Journée blanche-beluga
Blanc des moutons d’écume à la surface de la mer noire, écrasée par 50 nœuds de vent catabatique, ce matin, devant le glacier Negribreen qui hurle.
Blanc-beige comme le poil de l’ours entre-aperçu, dormant sur une moraine terreuse.
Blancs les reflets du soleil scintillant sur la glace de mer cet après-midi, là où le vent a fui, entre deux jolis glaciers blancs, pincés entre bleu de ciel et de mer.
Blanc ivoire, comme le dos arqué des cinquante belugas venus jouer avec nous tout l’après-midi, allant jusqu’à passer sous nos petites embarcations, leurs corps massifs et gracieux entiers, visibles dans la transparence de l’eau! Un secret que l’on gardera secret entre l’arctique et nous.
Blanc comme le jet de leurs embruns crachés dans un souffle profond qui réveille chez nous autres d’autres embruns, aux bords des lunettes de soleil.
Blanc comme le vide laissé par ces photos que j’ai oublié de prendre pour mieux les regarder, qui se dessinent de leurs mouvements.
Blanc comme les pentes immaculées des montagnes immenses.
Blanc comme le papier de lettres reçues ce même matin, parce que blanc de papier et encre bleue transmettent l’entièreté des messages que bleu ecran et encre lumière absorbent entre deux plates dimensions.
Blanc comme le soleil cette nuit, dont l’ampoule tamisée ne s’éteindra pas.
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