Où étais je ces deux dernières semaines? loin.
Partie pour quelque-chose difficile à définir: des vacances, des vraies, celles où l’on rejoint des amies pour se reposer, voir ce qu’il y aura à voir sans réfléchir à quoi, ressentir des lieux, s’amuser, s'imprégner d'une nouvelle culture, s'en nourrir, ne pas sortir l’ordi.
Décidée sur un coup de tête, mal à l’aise, je m’en allais tête basse de monter dans cet avion dont je connais mieux que personne l’impact, surtout pour une raison aussi légère.
J’ai essayé, et au bilan, n’y suis pas exactement arrivée . J’ai commencé à profiter quand j’ai eu des sujets d'intérêt à creuser… Mais revenons au point de départ, aussi romanesque soit-il.
Le livre « Mange, Prie, Aime » sous le bras, les récits de Linda Bortoletto dans la tête, nous voici trois amies à nous retrouver en Indonésie, sur celle qualifiée de l’île des Dieux. Un livre peut mener à de grands voyages, la nouvelle histoire vient alors fleurir le roman.
N’ayant rien préparé, je me retrouve coincée dans la ville d’Ubud. Cette ville mythique par la spiritualité qu’invoque son nom et qui aujourd’hui, à mes yeux, disparait sous un tourisme ravageur, accompagné comme souvent d’une circulation et d'une foule interrompues. Plus un temple de visitable entièrement, la majorité fermés au public (les locaux prient dans leurs temples familiaux). Des rues arpentables entre 6h et 9h du matin. Les bibelots ont remplacé l’artisanat. Tout est pensé expat. Certes, il y a de bons restaurants mais il faut chercher dans les recoins excentrés pour poser les yeux sur la vie quotidienne des balinais. Sûrement que plus temps permettrait de mieux appréhender Ubud.
A part une jolie marche sur les hauteurs arborées de la ville, je me retrouve face à l’impossibilité de « profiter ». Profiter de quoi ? Seuls la guesthouse entourée de frangipaniers et l'encens en offrande comme parfum du matin offrent appaisement.
Les fleurs de frangipanier...
Toutefois, nous n’étions pas là par hasard. Entre les gentils imposteurs, nous avons fini par LA rencontrer. Celle qui guérie comme les anciens et lit les âmes au travers des mains. Gratitude de voir à l’œuvre des personnes aussi fascinantes, loufoques et généreuses à la fois.
Enfin, il y eut cette première sortie matinale au-delà de la ville, vers le célèbre Pura Titra Empul, le temple de l’eau, et la visite des magnifiques rizières de Tagalalang à l’heure où les visiteurs ne sont pas encore arrivés.
Au loin soudain, les bâtiments font place à la verdure lumineuse des rizières, aux chapeaux pointus des fermiers qui y travaillent, aux cocotiers, au calme mystique du temple dans la brume du matin où les pratiquants se baignent dans l’eau sacrée. Et puis, majestueuse à l’horizon, à la silhouette fascinante du volcan Batur.
Nos esprits s'éveillent. Il est temps de s'extraire de la ville et d'approcher les montagnes du nord. Quatre jours dans les alentours de Munduk ont suffit à révéler les essences recherchées, assez enchanteresses pour motiver l'envie d'y consacrer les prochains postes.
On le répète, c’est avant tout soi que l’on rencontre aux détours des voyages. Adage confirmé. Je ne peux voyager sans rassasier ma curiosité, me sentir inspirée par la contemplation de la poésie du vivant qui encre. Mettre des mots, photographier les instants saisis comme des haïku .
Cela étant dit, bienvenue à Bali !
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