De St John’s à Fortune - Terre-Neuve
St John's. Ville mythique, port des brise-glaces de la garde côtière canadienne. Ville des départs des pêcheurs vers les bancs de Terre-Neuve. Ville devenue port de ravitaillement des grandes stations pétrolières et gazières. Ville étrange, colorée et sombre à la fois, entre gris et soleil quand on ne s’y attend pas, moderne et vieille, pauvre et riche. Une ville giboulée qu’on a du mal à cerner. Quatre jours à l’arpenter, de rues en ballades le long de la falaise où le phare ne s’éteint pas et où résonne jour et nuit la corne de brume.
Un matin, nous avons pris un taxi pour traverser l’île. Cinq heures de route le nez collé à la fenêtré, à regarder défiler les forêts boréales immenses, les lacs, la lande roussie de l’automne. Des paysages grandioses, forts, polaires sans l’être vraiment pourtant.
St John’s était déjà très loin. Plonger dans ce territoire serait le but d’un autre voyage.
Nous avons mis cap au Sud et sommes arrivés de nuit le long d’un bord de mer. Le lendemain, nous découvrions le petit port de Fortune.
Fortune, port de pêche à la morue autrefois. Il reste les crevettes, les coquilles Saint-Jacques, l’églefin, de jolis bateaux rouillés doublés par une mer miroir, des cabanes sur pilotis, un soleil inattendu et du café machine.
Etrange, à l’embarcadère, de tendre son passeport : dans deux heures, je serai en France. Au revoir le Canada !
Derrière la falaise se cache le but du voyage : l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.
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