Retour.
Le retour du Grand Sud s’est passé en douceur. Non sans mal, nous nous sommes extraits des mâchoires glacées de l’hiver et avons navigué vers le Nord. Laisser derrière la banquise a été, sans trop comprendre pourquoi, une triste sensation pour la plupart des voyageurs. Mais après avoir essuyé une belle tempête, se dressèrent devant nous les pics vertigineux de cette chère péninsule. Un peu la maison, pour les anciens! Celle qui abrite une autre faune, plus nombreuse, habituée à du moins rude : les manchots papous, les cormorans, les chionis, les rorquals à bosse, les otaries à fourrure, les crabiers, et des îles par centaines aux reliefs marqués. Nous connaissons par cœur ces dédales dont la vue nous réconforte. Ici, rien ne change et même en cette fin de saison, les animaux sont au rendez-vous. Ils nous ont attendus pour terminer leurs mues. Comme un concert de bienvenue, une trentaine de baleines nous aspergent d’un émouvant spectacle sonore aux portes de l’île Petermann. Deux petites dernières journées dédiées à les regarder tous encore, avant de se tourner vers le Drake. Ce dernier fut raisonnable, entre shake et lake, juste de quoi se plonger dans une bulle, épier les albatros et offrir quelques dernières conférences avant de retrouver, un beau soir, les montagnes sans neige d’Ushuaia. Difficile de décrire d’où l’on revient vraiment. Il y a bien les photos pour prouver que… le reste se blottira à l’intérieur.
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